Tourisme à BÉJAÏA

“Les hôtels sont chers”




Publie le : mardi 13 juin 2006





Les infrastructures touristiques implantées sur les côtes est et ouest de la ville des Hammadites restent inaccessibles pour la majorité des jeunes qui, eux, se tournent vers le tourisme de masse.

Située au cœur de l’espace méditerranéen, Béjaïa est une cité millénaire dont la longue et très riche histoire est profondément marquée par les périodes préhistorique, punique, romaine et médiévale, l’occupation espagnole, la période turque et, enfin, l’occupation française. Béjaïa brille par ses sites naturels variés et diversifiés. On citera, entre autres, le mont de Gouraya, le pic des Singes, les grottes féeriques d’Aokas, la forêt d’Akfadou, les gorges de Chabet à Kherrata... Béjaïa témoigne également d’une prodigieuse mémoire plusieurs fois millénaire, les sites historiques existants confirment l’importance de la région à travers les temps. À côté du littoral béjaoui, connu principalement pour ses plages au sable fin, la vallée de la Soummam, bien qu’elle renferme des atouts indéniables, demeure délaissée et inconnue pour la majorité, sinon la totalité des visiteurs de la wilaya. En effet, trois sources thermales aux caractéristiques thérapeutiques avérés à Tifra, Adekar et Bouhamza sont exploitées de manière archaïque et traditionnelle. Malgré les équipements rudimentaires dont elles disposent, elles reçoivent en moyenne 20 000 curistes par année. L’aménagement et le développement de l’investissement au niveau et autour de ces sources sont plus que nécessaires et seront sans doute d’un apport certain pour ces localités. Néanmoins, si le tourisme dans la vallée de la Soummam est frappé de sinistrose, sur les côtes est et ouest de Béjaïa, les infrastructures hôtelières poussent comme des champignons. “Leurs tarifs ne nous permettent même pas de penser à passer un week-kend, ils sont plutôt destinées à des gens qui ont de l’argent, pas pour les enfants du peuple”, nous avoue un jeune de Toudja, avant de marteler : “Vous savez, nous n’avons même pas les moyens d’aller voir ce qu’il y a comme sites dans notre propre wilaya. Le transport et les hôtels sont chers. Nous nous contentons de rester dans nos coins.” À souligner que les 69 hôtels de la wilaya de Béjaïa, dont 7 sont fermés, totalisent une capacité de 3 611 lits et 33 plages, dont 28 sont autorisées à la baignade. S’agissant de projets d’investissement touristique, 29 sont en cours de réalisation d’une capacité totale de 2 100 lits, dont 7 projets balnéaires d’une capacité totale de 546 lits. Il a souligné dans ce sens que les travaux de 14 projets sont à l’arrêt principalement pour des raisons financières. Le ministère du Tourisme a, d’ailleurs, donné le feu vert à 13 dossiers de projets d’investissement touristique dans la wilaya.

Bureau d’études espagnol pour deux ZET Au niveau de Béjaïa, 11 sites ont été classés et déclarés zones d’expansion touristique (ZET), totalisant une superficie de 744 ha et un organisme dénommé Agence nationale du développement du tourisme fut créé pour prendre en charge leur aménagement et leur viabilisation. Dans le cadre du plan d’action du ministère du Tourisme, un programme d’études, d’aménagement et de viabilisation de 19 zet au niveau national a été lancé. Deux d’entre elles ont bénéficié de ce programme et sont actuellement prises en charge à la Zet d’Agrioun, dans la commune de Souk El Tenine et celle d’Aokas. Les études de ces deux ZET ont été confiées au bureau d’études espagnol ARQ-MAQ qui a achevé celles de la ZET d’Agrioun et qui est en train de finaliser celles d’Aokas. Selon les résultats de ces études, leur concrétisation permettra un apport de 2 226 lits en matière de capacité d’hébergement. Ceci dit, toutes ces zones et autres infrastructures touristiques sur les côtes est et ouest de la ville des Hammadites restent inaccessibles pour la majorité des jeunes qui, eux, se retourneront, encore une fois, vers le tourisme du peuple.

merci